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  Timalle
 
  Courtesy of International Slavery Museum, Liverpool, United-Kingdom.

Voir aussi "En blanc".
 
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Timalle from Francois PIQUET on Vimeo.

 
     
 

Francois Piquet parle de Timalle

By Sarah Webster
See the International Slavery Museum blog about Timalle

 
     
 

Timalle est une pièce de l'exposition "Ink & Blood ; Stories of abolition", présentée au International Slavery Museum de Liverpool.
Timalle fait partie de la collection et de l'exposition permanente de International Slavery Museum de Liverpool.

Interview de François Piquet par Sarah Webster (voir le blog)

1. Qu'est Timalle ?

Timalle est une sculpture faite avec des formulaires de demande de réparation froissés, évoquant un corps humain écorché, à laquelle j'ai posé des fers avec des cerclages de tonneaux de rhum. Timalle est aussi le processus filmé d'un homme blanc transformant Timal - qui signifie petit mâle, en créole - en Timalle - petite malle. C'est une reconstitution, à travers la sculpture et la performance, du processus esclavagiste. Timalle relie le passé et le présent avec l'histoire traumatique des Caraïbes. Avec notre histoire.

2. Qu'est-ce qui vous a inspiré pour faire cette sculpture ?

Ma pratique artistique est née en Guadeloupe dans une ancienne sucrerie. La complexité des questions raciales, de l'esclavage, de l'héritage colonial et post-colonial est mon quotidien. Timalle est l'aboutissement de plusieurs années de création sur les thèmes de l'Autre, de la Peau, de l'Identité, des stigmates historiques, de l'Enracinement, de la Rencontre, de la Réparation. Tout mon art est engagé dans un processus de Réparation de notre monde. Bricoler dans l'incurable.

3. En quoi est-elle unique ?

Les lames de fer que j'ai utilisées sont des matériaux historiques. J'ai conçu le formulaire de demande de réparation des crimes de l'esclavage utilisé pour façonner Timalle. Il n'y en pas d'autres à ma connaissance. C'est la première fois que Timalle est exposé en Europe. Il n'y a pas beaucoup d'œuvres d'art réalisées par un homme blanc, élevé en France, vivant dans les Caraïbes, utilisant ces matériaux pour construire des ponts entre des points de vue antagonistes. Même si avoir un parcours personnel singulier est une constante dans l'art des Caraïbes.

4. D'après vous, que nous dit Timalle de l'abolition? Qu'est-ce que cela nous dit sur le monde aujourd'hui?

Là où je vis, dans une société post-esclavage complexe, abolition ne signifie pas «fin de l'esclavage». Elle peut être considérée comme une domination déguisée, une déculpabilisation, un effacement de dette ou un devoir moral détourné par des lobbies cupides. L'esclavage a construit nos sociétés et nous vivons toujours avec cet héritage. Cela peut être évident pour certaines personnes, et fantaisiste pour d'autres. Je vis dans une telle société multipolaire, et Timalle est une réponse à ce problème de dialogue de sourd, qui empêche tout processus de réparations.

5. Il est très pénible d'assister au cerclage de Timalle. Vouliez-vous que les gens se sentent mal à l'aise en regardant ça ? Comment voulez-vous que le public réagisse à Timalle ?

Je ne pouvais honnêtement éviter cela. Ce processus m'a aidé à comprendre physiquement cette histoire. Vous partagez la sueur, le sang et l'intimité avec celui à qui vous mettez les fers. Je pense que l'art n'est pas seulement une question de concepts. Une œuvre d'art doit fonctionner. S'appuyer sur les émotions, la force, la poésie, l'humour, le danger, etc., pour créer un mouvement, pour que le public fasse un pas de côté. Pour révéler ou changer quelque chose.


 
     
 
     
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